Guadalquivir de Stéphane Servant
Titre: Guadalquivir
Auteur: Stéphane Servant
Résumé:
Frédéric fait partie d'une bande de skinheads qui sévit dans le quartier. Croix gammée, violence, drogue... Sa rage a de quoi s'exprimer. Mais lorsque sa grand-mère s'enfuit à l'hôpital pour revoir une dernière fois sa terre natale, il décide de la rejoindre. Et c'est le début d'une virée inoubliable en Andalousie. Un premier roman qui vous embarque, comme un road-movie, de l'ombre vers la lumière. «Guadalquivir, c'est le récit d'un périple un peu fou à travers l'Espagne. Mais pour Frédéric, c'est aussi un voyage vers la mémoire, vers les mots, vers l'autre, vers lui-même... vers l'avenir finalement. Car j'en suis persuadé: quand on sait d'où on vient, on sait où on va.» Stéphane Servant.
Frédéric, déteste les hôpitaux, "Partout ça sent le vieux. Soupe aux légumes, détergeant et draps froissés [...] Comme si la mort qui plane ici s'était attaquée au moindre truc vivant. Tout en attendant de s'emparer du dernier souffle des vieux qui crèvent dans leurs chambres". Pépita, sa grand-mère les déteste aussi. C'est alors que quand tout le monde la pense condamnée elle s'enfuit pour l'Andalousie, son petit-fils à ses trousses. "COCO Y PEPITA"
Magnifique bouquin que voilà, même avec une ambiance légèrement glauque au début, c'est plein de beauté.
Les personnages sont exposés de manière impressionnante: l'auteur les montre à vif. C(r)oco, Pépita, Kenza, etc, ont tous quelque chose d'exceptionnel, ils sont vrais. Ils débordent de réalisme. Tous différents, mais pourtant semblables avec ce passé qui les hante et qui les amène à Jerez de la Frontera au bord du Guadalquivir "Là, où tout se confond sans plus aucune frontière. Passé, présent et avenir".
Violence et subtilité: deux mots qui correspondent parfaitement à l'histoire. Violence parce que dans la tête de Frédéric, la guerre fait rage. Aussi parce que la Meute, ça ne fait pas rire du tout et que la maladie ce n'est pas drôle. Néanmoins subtilité parce que le sourire de la mémé, les oliveraies et les poemas del cante jondo.
Après la Meute, pour Frédéric, ce voyage est un moyen de renouer des liens usés avec sa grand-mère atteinte de la maladie d'Alzeimer. Une merveilleuse histoire d'amour s'installe entre les deux personnages.
Après la violence, pour Frédéric, ce train est celui qui l'emporte sur la Terre de ces ancêtres, de son enfance. Vers le passé, vers le future.
Après la guerre, c'est la poésie. C'est Federico Garcia Lorca. C'est le fleuve majestueux qui charrie les fantômes familiales.
Voici le portrait d'un adolescent malmené la haine d'autrui et la colère.
Néanmoins, il faut noter quelques points négatifs dans ce roman. En effet, tout n'est pas toujours très réaliste et très recherché. C'est une histoire belle et simple avec une fin mignonne agréable à lire mais pas un chef d'oeuvre incomparable.